Menu
Libération

«Il me restera une pension à zéro, super !»

Article réservé aux abonnés
publié le 31 janvier 2008 à 2h09

Aujourd'hui, 31 janvier, Françoise C. entame sa chimiothérapie, avec une première séance dans un centre du Vaucluse à quelques kilomètres de chez elle. Mais elle ne décolère pas. «Quatre euros, dit-elle, de franchises médicales avec le transport sanitaire que je suis obligée de prendre pour faire la chimio ! Cela me révolte. Est-ce qu'ils savent, eux, ce que c'est que de vivre avec une pension d'invalidité ? En 2008, ma pension va augmenter de 1 %, soit 585,98 euros par mois, juste de quoi couvrir deux transports avec l'ambulance alors que j'ai douze séances de chimio, soit vingt-quatre déplacements.» Françoise C. a 49 ans. Elle était agente d'administration, aujourd'hui en pension d'invalidité. Se mettre en grève des soins contre les franchises médicales comme cinq autres malades à travers la France ? «Non, mais je ne vous cache pas que j'avais ma carte à l'UMP et je ne l'ai pas reprise.»

L'histoire médicale de Françoise débute par une bavure. Opérée de la thyroïde en 1999 par un chirurgien «peu scrupuleux», «et qui s'est octroyé un titre "bidon" de chirurgie endocrinienne, alors que cette discipline n'existe pas», Françoise porte plainte, se noie dans des procédures, mais elle perd surtout sa capacité à respirer. «Je me retrouve invalide 2e catégorie avec une pension de 630,75 euros, moins les cotisations CSG et CRDS pour un montant de 44,77 euros. Ce qui fait que je touche 585,98 euros de pension. Et on vient de me découvrir un cancer du colo