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Interview

Touche pas à mon vieux

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Discrimination. Jérôme Pélissier, chercheur, dénonce «l'âgisme» visant les seniors.
publié le 4 février 2008 à 2h12
(mis à jour le 4 février 2008 à 2h12)

Ils en ont marre. Assez qu'on exclut les plus de 65 ans - et au-delà - dans les études sur la vie des Français (sexualité, maltraitance). Pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une discrimination, des professionnels qui travaillent autour des personnes âgées ont signé un texte et l'ont envoyé à la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). Interview de Jérôme Pélissier, écrivain, chercheur en gérontologie, un des initiateurs du texte.

Comment est parti ce mouvement ?

En 2007, deux grandes enquêtes ont été publiées. L'une par l'Institut national des études démographiques (Ined) sur la sexualité des Français, l'autre sur les violences dont sont victimes les gens en France. La première n'interrogeait pas les plus de 70 ans. L'autre, qui concernait 17 000 ménages, ne comportait aucune donnée sur les plus de 60 ans. Deux ans plus tôt, une étude sur la violence et la maltraitance s'était cette fois arrêtée à 75 ans. La Cour des comptes s'était interrogée sur le pourquoi de cette limite d'âge. Il y a eu un ras-le-bol. Des chercheurs, des professionnels, qui travaillent sur les problématiques des personnes âgées, ont décidé d'écrire à la Halde pour dénoncer le fait que les organismes de recherche se rendent coupables de discrimination.

Certains signataires veulent également créer un observatoire de «l'âgisme» (toute discrimination due à l'âge). Aujourd'hui, il y a de l'âgisme dans le domaine de l'emploi et de la formation. Des gens