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Libération

Les pompes à fantasme

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publié le 18 février 2008 à 2h22

«Du sexe en boîte. Voilà ce que c'était. Du sexe en boîte. troublant, excitant, décadent. Lorna Rafferty écarta le papier de soie, et aussitôt l'odeur entêtante du cuir envahit ses narines, envoyant un frémissement familier au plus profond de son être.» Alors, la dénommée Lorna effleura les coutures serrées ; fit courir ses doigts sur la surface lisse ; les laissa glisser sur la cambrure comme un chat s'étire au soleil. L'extase. Tout ça, tout ça, juste avec une pauvre paire des tatanes ? Oui.

Et que celles (et ceux) qui, chichement, se contentent d'être bien dans leurs pompes se ravisent. La chaussure, certes utile quand il s'agit de promener les vingt-six os et dix-neuf muscles de son pied, est aussi un écrin à exciter le cerveau et la foultitude de terminaisons nerveuses qui tapissent la plante du pied. Un objet de désir et de plaisir que l'on peut convoiter avec frénésie.

Des preuves ? La démonstration par l'émoustillant roman Shoe Addicts de l'Américaine Beth Harbison (au demeurant collectionneuse d'espadrilles et de tongs), qui, après un carton aux Etats-Unis, raboule sa couverture rose en France (1), avec ses héroïnes qui risqueraient leur vie et leurs comptes en banque pour des talons hauts. La preuve encore avec toutes ces internautes qui exhibent leur passion et leurs collections (cela va jusqu'à la centaine de paires) avec une impudeur à faire rougir, sans parler des milliers de membres de Facebook qui se sont autoproclamés shoe addicts. Vérific