Son stand ferait pâlir n'importe quel greffe de cour d'assises : hache, couteau, scie, sécateur, ciseaux, tranchoir, chaîne de tronçonneuse sont exposés et puissamment éclairés par deux halogènes comme autant d'armes du crime. Il faut bien toute cette mise en scène clinique pour servir la démonstration de Marc Adam : il a la pédagogie de François de Closets et la diction de Louis Jouvet quand il vante son aiguiseur. Son truc, c'est un schmilblick en plastique doté de lames en carbure de tungstène censées aiguiser tout ce que l' humanité a imaginé de coupant : «Vous, vous en êtes encore à jouer avec des cailloux avec votre meule ou votre pierre à affûter qui bouffent la lame. Si vous pensez que votre matériel ne vaut rien, vous avez le trottoir pour l'aiguiser.» Après la séquence culpabilité, voici le messie de l'aiguisage «qui s'adapte à toutes les formes grâce à ses lames mobiles».
Un jeune homme tend son Opinel que Marc aiguise avant d'entreprendre le rasage de son bras droit. «Là, j'ai refait le fil, maintenant, je vais refaire la pointe.» La démonstration s'achève avec le prix de l'aiguiseur : 20 euros. «Celui qui ne m'achète pas, soit il est fou, soit il est riche», souffle-t-il. Marc reproduit ce même numéro, «100-110 fois par jour» porte de Versailles. «C'est hyperphysique, je commence à sentir ma cinquantaine.» Il y a les heures fastes - «11 h 30-12 h 30» - et les périodes creuses : «13 h-14 h, ce n'est pas b