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Libération

Sac à embrouilles

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publié le 6 mars 2008 à 2h35

Un mail circule ces jours-ci d'un poste de travail à un autre, en soulevant des haut-le-coeur. L'«information» anxiogène et gerbogène du moment concerne les sacs à main des femmes. Ces contenants (en tissu, cuir, vinyle, etc.) qu'on trimballe partout seraient des nids à cochonneries (staphylocoques, salmonelles, bactéries en tout genre.). Pourquoi ? Parce qu'on les pose par terre dans la rue, la voiture, le métro et aussi sur les carrelages des WC quand il n'y a pas de crochet. Et une fois rentrées chez soi, on les jette sur la table de la cuisine, sur le plan de travail, voire sur un lit. Bande d'inconscientes, sermonne le mail. En plus de toutes les saletés déjà citées, des laborantins du laboratoire Nelson de Salt Lake City auraient découvert, sur le sac d'une célibataire fréquentant des boîtes de nuit, des traces d'excrément et de vomi. Personne ne semble s'être penché sur les sacs des hommes.

Obsessionnels. Lard ou cochon ? Pour y voir clair, appelons à la rescousse Gilles Brücker, professeur de santé publique : «Poseriez-vous vos chaussures sur la table de la cuisine ou sur votre taie d'oreiller ?» demande cet homme de bon sens. «C'est avant tout une question de propreté plus que d'hygiène.» Pour l'infectiologue, les risques qu'un sac à main déclenche des infections sont quasi nuls. Sauf, peut-être, auprès de malades immunodéprimés. Les obsessionnels de l'infection, qui fantasment sur les bactéries et se croient cernés du sol au plafond, peuvent all