Menu
Libération
Interview

Home, sweet homme

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 2008 à 2h37

En ce jour des femmes, que grâce soit ici rendue à des hommes qui n'ont rien de paresseux émasculés : les pères au foyer. Des hommes qui s'échangent sans complexe des trucs sur comment faire aimer des choux de Bruxelles à un marmot, récurer à fond des bibs ou retirer des couches gorgées d'urine néonatale (sur le site www.pereaufoyer.com). Des sortes d'oiseaux rares (seuls 2 % des parents au foyer sont des hommes) qui bravent les préjugés. Voire l'opprobre.

En grande majorité, ce sont des fondus de paternité qui gagnaient moins que leurs compagnes (le cas des chômeurs est à part). Parfois aussi, des hommes soucieux de laisser madame s'éclater dans la hiérarchie. Comme l'époux de la célèbre publicitaire Mercedes Erra resté à la maison pour élever leur quatre fils. Selon le magazine Fortune, un tiers des dirigeantes des 50 premières entreprises américaines bénéficie d'un homme au foyer. Certes, à l'arrivée, on n'obtient pas un big bang, mais le signe que ça gigote. Loin du temps où Sim (le chanteur) ramonait : «Toudourioutoutoutou, je suis l'homme au foyer. Ginette a pris ma place, faut pas la contrarier.» Témoignages.

Nicolas, 47 ans, nostalgique

«J'ai été père au foyer durant deux ans. Et des années après, je pense que ce devrait être une expérience obligatoire pour tous les hommes. Chez nous le choix a été simple : ma femme gagnait plus que moi, elle n'avait pas envie de prendre un congé parental, j'ai tout naturellement décidé de m'occuper de ma fille. Je faisais