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Open space, open stress

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Bureau. De plus en plus de salariés souffrent de la mode du sans cloisons.
par Chloé Andries
publié le 11 mars 2008 à 2h39
(mis à jour le 11 mars 2008 à 2h39)

Travailler en «open space». Dans un bureau ouvert. Rien que de le dire, ça en jette. Tout de suite on devrait se sentir libres, motivés, les chakras ultra-ouverts. Plus de dix ans que les designers de bureaux nous bassinent avec ça. Comme si c'était l'eldorado de la vie au travail, la solution pour faire tomber les barrières, développer la synergie entre les employés, j'en passe. Résultat, les salariés sont de plus en plus nombreux à bosser dans de grands bureaux pleins à craquer. Et 60 % d'entre eux seraient au bord de la crise de nerfs, selon le Journal du Net.

Pierre, 30 ans, confirme. Il a travaillé pendant un an dans un bureau de 100 personnes. Sans cloisons. «Les premiers jours, c'était le rêve. Une impression que tout est possible, que les chefs sont accessibles, que ça bouillonne.» A peine un mois plus tard, le jeune «open spacer» pète les plombs. «Tout le monde surveillait tout le monde. Impossible de surfer sur le Net sans que le collègue de derrière n'ait les yeux rivés sur mon ordinateur. Ni de téléphoner sans la désagréable impression d'être en permanence sur écoute.» Pour couronner le tout, le jeune cadre en pince pour une petite brunette au bout de l'open space. «Je la regardais tout le temps, épiais ses faits et gestes, n'arrivais plus à me concentrer. L'horreur.»

Même topo pour Jérôme, ex-salarié d'une entreprise automobile. Après trois ans dans un open space d'une vingtaine de personnes, le trentenaire est passé pro des stratégies m