«Une femme nue et dans l'obscurité crée une lumière particulière et nous illumine», dit un vers du poète uruguayen Mario Benedetti. Une femme nue est en effet un corps qui parle à travers la sensualité de ses gestes, mais aussi qui fait parler, c'est presque inévitable, même si le rapport à la nudité et son accueil ont évolué, aussi bien en privé qu'en public.
Je pensais à ça quand j'ai appris qu'en ces jours de mars, mais en 1894, dans une salle de music-hall de la rue des Martyrs, à Paris, connue alors sous le nom de Divan japonais et aujourd'hui sous celui de Divan du monde, eut lieu ce qu'on pourrait appeler le premier strip-tease professionnel. Dans un spectacle intitulé le coucher d'Yvette, l'actrice se dénudait peu à peu, comme quand on va se coucher, un vêtement après l'autre, finissant nue devant un public qui n'avait jamais vu ça. Bien sûr, le spectacle fut un grand succès, et, bien sûr, il eut sa dose proportionnelle de scandale.
Travailleuses. Depuis 1894, le strip-tease a fait du chemin. Après ces débuts, des clubs spécialisés surgissent en Amérique, puis prolifèrent en Europe, c'est un sujet de scandale et d'interdiction, il en sort des danseuses et des cabarets de renommée internationale, finalement ça devient un art. Ce type de spectacles se développe selon des styles et des tendances, mais surtout pour des motivations variables, puisque le nu et la sensualité ont débordé des bars et night-clubs pour inonder la vie quotidienne. Il existe désormai