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Libération

Du cacao à la cocotte

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publié le 22 mars 2008 à 2h48

Pas nécessaire de s'appeler Charlie pour rêver de visiter une chocolaterie. Mais laquelle ? Observer un processus de fabrication industrielle, avec cuves immenses et produits tout emballés défilant sur des tapis automatiques, aurait été trop frustrant. Côté chocolatiers de quartier, ce fût une fin de non-recevoir : pas le temps, débordés, angoissés même à l'idée d'accueillir un visiteur encombrant à quelques jours de Pâques. L'atelier de Jadis et gourmande (quatre magasins dans Paris et une cinquième boutique qui vient tout juste d'ouvrir) venait de sortir du coup de feu. Il fallait encore fabriquer des cocottes et des oeufs en rafale, mais le plus dur était fait : «Vous êtes les bienvenus.» Comment refuser une telle invitation ?

Les coulisses du chocolatier se trouvent à Chilly-Mazarin (Essonne), à quinze minutes de la porte d'Orléans. Un hangar banal dans une zone artisanale, très décevant pour un rêveur. Mais à l'ouverture de la chambre froide, le miracle se produit : comme enveloppé d'un coup dans une puissante odeur de chocolat, c'est une sorte de shoot délicieux qui monte directement au cerveau et rend béat. Malgré le froid.

Cornet. C'est dans cet état planant qu'on se retrouve nez à nez avec un colosse planté au milieu de l'atelier. Visage rond, en veste blanche à col Mao, une toque en coton blanc sur les cheveux. Sur son coeur, son nom brodé : Bernard Oliéric. C'est lui, le chef chocolatier. «Entrez, oui, c'est ici», dit-il en s'effaçant. On aperçoit des