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Libération
Interview

Les péchés capitaux s'enrichissent

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publié le 31 mars 2008 à 2h53

Alors que chacun s'apprêtait à faire ses Pâques, avec foi ou crise de foie, c'est selon, la nouvelle est tombée. A tomber à la renverse de son prie-Dieu. La liste des sept péchés capitaux pourrait s'allonger. Pour tous ceux qui auraient coupé au caté, rappelons que paresse, orgueil, gourmandise, luxure, avarice, colère et envie sont péchés pour les chrétiens. Comme si ça ne suffisait pas, monseigneur Girotti, du Vatican, suggère de passer la vitesse supérieure et d'ajouter à ces péchés de nature «individualistes», des exactions collectives : pollution, manipulations génétiques et inégalités sociales, vu «que les pauvres deviennent toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches», a précisé Girotti au très sérieux L'Osservatore Romano, le journal du Vatican. Un fichu révolutionnaire, ce monseigneur ?

Girotti n'est pas n'importe qui : régent de la Pénitencerie apostolique (l'un des trois tribunaux de l'Eglise), il s'occupe des questions de conscience. Les plus graves. Qu'un attentat soit commis contre le Pape, et le pardon ne pourra être accordé (ou pas) que par lui. Et ça, ça vous pose le bonhomme. Reste une foule de questions : Va-t-il falloir réimprimer fissa les manuels de catéchismes ? Peut-on d'un revers de soutane trafiquer une liste qui nous vient du IVe siècle ? Va-t-on en supprimer pour s'accrocher au sacro-saint nombre de sept péchés capitaux ? La définition même du péché capital (celui qui en engendre un autre) est-elle remise en cause ? Surto