Elia a six ans. Ses parents se sont séparés quand elle avait un an. Cinq ans plus tard, ils en parlent posément, sans pour autant omettre les difficultés. «Au début, ça m'arrachait le ventre» de la laisser, confie sa mère, qui pleurait dès qu'elle tombait sur un chausson d'enfant. Aujourd'hui, les parents et la petite semblent rodés. Même si les mots ne suivent pas toujours. A l'école, on leur dit encore : «votre femme», «votre mari».«C'est un rôle nouveau celui des parents dans la garde alternée», relève le père d'Elia. Eux évitent l'expression de «couple parental» (classiquement dissocié du «couple conjugal»). Ils préfèrent parler d'une «équipe parentale», de «partenaires» mais au sens «binôme», ou tandem. associés pour le bien-être de leur enfant. Une vision idyllique de la résidence alternée.
Les parents d'Elia, et d'autres, se sont laissés filmer dans un documentaire (1) qui alterne témoignages et interviews de spécialistes (psy, sociologues, juge aux affaires familiales), convaincus que la résidence alternée peut être une solution adaptée. Le film est un outil à usage des parents en voie de séparation. Il est fait pour circuler dans les associations ou les institutions et débattre. Réalisé par Olivier Borderie, lui-même enfant de divorcés, il a l'avantage de dédramatiser ces situations, devenues plus banales depuis le changement de la loi, en 2002, sous l'impulsion de la ministre de la Famille de l'époque, Ségolène