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Internat : la pension magique

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Education. Dépassés, des parents redécouvrent les vertus du dortoir.
publié le 9 avril 2008 à 3h01
(mis à jour le 9 avril 2008 à 3h01)

Pétri de culpabilité, ce père divorcé téléphone à la direction d'un internat public comme on appelle à l'aide : sa fille de 14 ans termine le trimestre avec 3 sur 20 de moyenne générale, malgré des cours particuliers et des sermons à la pelle pour tenter de la «mettre au travail». A bout de force, une mère adresse cette lettre à un internat privé : «Mon fils de 12 ans ne connaît pas son père. Je l'élève seule et je ne parviens plus à gérer sa scolarité.»

Dépassés, angoissés par l'échec scolaire de leurs enfants, des parents rêvent d'une solution miracle qui s'appellerait internat. Et c'est souvent à l'issue d'un second trimestre calamiteux, ces jours-ci donc, qu'ils se lancent à la recherche d'un établissement.

Puberté. Le renouveau des internats a déjà quelques années. La formule séduirait autant laïcs que catholiques, de droite comme de gauche - Sarkozy comme Royal en ont fait l'éloge au cours de la campagne présidentielle. En France, 241 500 élèves sont internes dans l'un des 3 200 établissements publics ou privés (1). «Chez nous, la demande reste stable en nombre, explique-t-on à la direction de l'enseignement catholique, mais elle s'est énormément complexifiée.»

Certes, on devient toujours interne en milieu rural quand le lycée est trop loin de chez soi. Et l'on quitte encore ses parents pour entrer dans une filière de formation qui n'existe pas partout. Mais un public nouveau préoccupe désormais parents et enseignants :