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Libération

Epluchons Ginette Mathiot

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publié le 12 avril 2008 à 3h04

C'est un arrière-petit-neveu, l'auteur de ces lignes (1), qui le demande : esprit de Ginette, es-tu là ? Dix ans après sa mort, soixante-seize ans après la sortie (en 1932) de la première édition de son best-seller Je sais cuisiner (6,3 millions d'exemplaires vendus dans le monde), Ginette Mathiot continue de peser sur les étagères des cuisines. Et Albin Michel, éditeur de la première heure, de capitaliser sur son nom. Le 24 avril sort une réédition d'un ouvrage de 1965, Je sais cuisiner autour du monde.Le livre de 500 recettes a été «remis au goût du jour». Mais comment diable moderniser l'oeuvre d'une morte ? Tambouille avec l'au-delà ? Spiritisme via les plaques de cuisson ? En fait, il n'y a plus beaucoup de Ginette dans l'ouvrage. Peu avant sa mort, elle avait signé un avenant au contrat avec l'éditeur l'autorisant à rééditer le livre librement.

De fait, on ne trouve dans l'édition de 1965 (réalisée grâce à des collaborateurs étrangers, Ginette ne voyageant guère) aucun des basiques de la world food contemporaine : pas de trace de tiramisu ou de panna cotta. Et pas un seul risotto. Point de sushi,pastilla ni decrumble. Alors que les cantines thaïes poussent comme des champignons dans les quartiers bobo, Ginette avait aussi magistralement snobé la cuisine asiatique : Thaïlande, Vietnam, Indonésie. Ces pays ont été rajoutés, à l'inverse de certains, rayés de la carte (Luxembourg, Afghanistan). Au final, près de 250 re