SOS Amitié «écoute» désormais la détresse des gens sur le tchat. Au congrès qui a réuni le week-end dernier les membres de l'association à Tours, il a longuement été question de ce virage électronique. Principal objectif : répondre à la souffrance des jeunes de plus en plus nombreux à les solliciter et qui se livrent davantage à travers un écran qu'au téléphone. «Même s'ils ont tous un portable, le clavier leur est plus naturel pour dire leur mal-être, explique Hervé Roth. Il y a des mots qui sortent mieux par les bouts des doigts.»
L'association, née en 1960 avec pour mission essentielle la prévention du suicide, s'est fait une spécialité de l'écoute par téléphone. Celle-ci ne faiblit pas, malgré le développement des services d'écoute ciblés (fil santé jeunes, femmes battues, dépendants, etc.) En 2000, SOS Amitié avait reçu 600 000 appels téléphoniques, un chiffre qui a atteint 720 000 en 2007. Il y a quelques années, l'association avait lancé un service de courrier électronique, qui reste aujourd'hui ouvert. C'est sa branche belge qui a décidé la première de se servir du tchat, puis a formé et entraîné les «écoutants» de France. «C'est de toute façon la même démarche, la même fibre qui nous anime», poursuit Hervé Roth.
Smileys. On devient certainement écoutant pour des raisons très personnelles. Tous sont bénévoles, et ils se portent à nouveau volontaires pour tchater. Mais à condition d'avoir déjà une pratique d'écoute au téléphone d'au moins deu