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Biberons: pas de quoi alerter les bébés, selon Bruxelles

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Alors que le Canada veut interdire les biberons en plastique contenant du bisphénol A, l'Agence européenne de sécurité alimentaire juge suffisante la réglementation en vigueur mais crée un groupe de travail sur le sujet.
par Eliane Patriarca
publié le 12 mai 2008 à 7h00

La décision du gouvernement canadien d'interdire la commercialisation des biberons en plastique contenant du Bisphénol A (BPA) a relancé l'inquiétude sur les risques sanitaires induits par ce composé organique aromatique, considéré comme un pertubateur endocrinien.A la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), interrogée par libération.fr ce matin, on se veut pourtant rassurant. «C'est une vieille lune», estime le porte-parole, Didier de Calbiac. Le bisphénol a en effet suscité de nombreuses études internationales depuis une quinzaine d'années mais, insiste-t-il, «contrairement au Canada, qui ne dispose d'aucune législation sur le BPA, l'Europe s'est dotée depuis 2002 d'un cadre réglementaire pour l'utilisation de ce produit chimique dans les matériaux en contact avec des aliments.»

Une directive européenne de 2002 autorise, comme aux Etats-Unis ou au Japon, l'utilisation du BPA dans les matériaux en contact avec les aliments sous réserve de ne pas dépasser une limite de migration fixée à 0,6 mg par kilo de produit alimentaire.

Car le problème avec le BPA, utilisé dans la fabrication de nombreux récipients alimentaires, c'est qu'à l'usage, il se « détache » du plastique à doses infinitésimales pour se retrouver dans le lait, l'eau ou le jus de fruit. Une migration renforcée sous l'effet de la chaleur.

Or les études scientifiques mettent régulièrement en avant les effets néfastes du bi