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Libération

La biométrie se fiche de nous

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publié le 13 mai 2008 à 3h26

Vous aussi, vous aurez bientôt droit à votre passeport biométrique. Son décret d'application vient d'être publié au Journal officiel. Sans passer devant le Parlement ni suivre l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui s'en inquiète (lire ci-dessous). Ce nouveau passeport biométrique, disponible en juin 2009, va donc devenir obligatoire.

Quoi, ça ne vous ravit pas ? C'est vrai qu'on a un peu de mal à se reconnaître sur une photo numérisée. D'où cette nouvelle insulte : «Dis donc, t'as une de ces têtes ce matin, on dirait que t'es biométrique.» Mais il y a beaucoup plus préoccupant : la création d'une banque de données centralisée. La biométrie suit le chemin de la vidéosurveillance, en entrant chaque jour un peu plus dans nos vies. Son principe : identifier les individus à travers les particularités de leurs corps (empreintes digitales, iris de l'oeil, contour du visage, etc.). Un petit côté James Bond à première vue, beaucoup moins séduisant dès que l'on comprend que toutes les polices du monde rêvent de constituer des bases de données des individus, et de les interconnecter.

Le problème d'une technologie, c'est toujours l'usage qu'on cherche à en faire. Au nom de la sécurité, est-il nécessaire de collecter des infos intimes sur tous, uniquement pour s'assurer qu'escrocs ou criminels ne passeront pas à travers les mailles du filet ? Retour sur une technologie qui inquiète autant qu'elle fascine.

Comment ça marche ?

Les empreintes digi