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Libération

En France, des médecins plutôt dissuasifs

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Les demandes d'intervention émanant d'adolescents sont examinées de près.
publié le 19 mai 2008 à 3h30
(mis à jour le 19 mai 2008 à 3h30)

«Chuis moche» ; «j'ai 17 ans, je déteste mes seins, trop petits» ; «j'ai 13 ans et, oui, je complexe sur des tas de choses comme ma taille (1,73 m).» Surfer sur les forums d'ados, c'est plonger dans un océan de complexes (eh oui, c'est l'âge) qui semblent attaquer tous azimuts : seins, taille, poids, nez, pénis. Selon l'anthropologue Gilles Boëtsch, les filles se trouvent basiquement «trop grosses» et les garçons «trop petits», mais combien de ces jeunes Français rêvent de franchir le pas de l'intervention chirurgicale ? Sont-ils comme les Allemands (lire ci-contre) prêts à tâter du bistouri ?

Mode. Certaines cliniques (comme celle du Rond-Point des Champs-Elysées, à Paris) évoquent des envies exponentielles, avec des demandes d'interventions des jeunes qui représenteraient désormais près du tiers de la demande totale. Les filles, très soumises à la mode, vont-elles toutes céder au «fantasme américain» des gros seins, et bientôt à celui des grosses fesses qui hante de plus en plus les Brésiliennes et les Argentines ?

«On se calme», répond en substance, Jean-Luc Roffé, président du syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique. Et de rappeler qu'en France, depuis la loi Kouchner de 2002 qui encadre strictement la chirurgie esthétique, on ne badine pas avec le scalpel. Centres agréés ou chirurgiens archispécialisés sont autant de protections contre les demandes les plus folles. «Nous n'avons pas