De notre correspondante à Berlin
«Il y a des parents qui offrent à leur fille une opération des seins pour le bac !» L'Allemagne proche des Etats-Unis ? La députée conservatrice Gitta Connemann tire la sonnette d'alarme. De fait, les chiffres parlent d'eux-mêmes. En Allemagne, où une bonne partie de l'opinion voue un véritable culte au corps parfait, 40 % des filles de 9 à 14 ans aimeraient pouvoir s'offrir une liposuccion, et 10 % rêvent de se faire grossir les seins ! L'association des chirurgiens plasticiens estime que 100 000 mineurs subissent chaque année une opération de chirurgie esthétique. Soit 10 % du nombre total des interventions annuelles à but non médical outre-Rhin.
«Il faut réagir», estime la secrétaire d'Etat parlementaire à la Santé, la sociale-démocrate Marion Caspers-Merk. Le gouvernement d'Angela Merkel envisage de considérablement limiter le recours à la chirurgie esthétique pour les mineurs. Bien sûr, il ne s'agit pas d'interdire l'opération d'oreilles décollées, ou la retouche de vilaines cicatrices au visage, qui peuvent avoir de graves conséquences psychologiques pour les jeunes concernés. «Les jeunes et leurs parents doivent être mieux informés des conséquences et des risques d'une opération, insiste l'association des consommateurs Verbraucherzentrale. Pourquoi ne pas imposer un temps de réflexion de six semaines entre le premier rendez-vous avec un médecin et l'intervention ?»
Le parti chrétien-démocrate de la chancelière