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Libération

A la recherche de son ticket

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publié le 26 mai 2008 à 3h36

Ce sont des amours «infimes et fugaces», des rencontres sur le quai, dans les stations. Etincelles dans la rame. Que certains cherchent à prolonger en lançant des bouteilles à la mer. Une étude de la RATP sur cet «Amour mobile» s'est penchée sur 600 annonces de sites de retrouvailles (ici : Paribulle.com) où les voyageurs racontent les coups de foudre dans le métro (1). «Le romanesque propre au métro a des caractères particuliers qui vont bien avec la modernité : il est speed, rythmé par les mouvements de la ville, fait des séquences hachées, il est un drôle de mélange de virtuel et de réel», décrypte Georges Amar, du service «prospective et conception innovante» à la RATP (2).

OEillade. Cela commence par un regard. «Tes yeux bleus m'ont totalement fait chavirer. Moi debout. collée aux portes. nos regards se sont croisés plusieurs fois», écrit Shapukra. Mais il faut oser l'échange. Ce n'est pas toujours le cas. «Je monte à Réaumur-Sébastopol, au téléphone, un peu préoccupée. Plein de places, génial ! ! Je m'affale en face de toi, te jette un coup d'oeil distrait. Mais pourquoi j'ai fait ça ? raconte Chloe.chou. Impossible de déscotcher pendant vingt minutes. Normalement je tiens, mais là tu m'intimides. Je baisse les yeux. Je crois même avoir tenté un battement de cils ! Je descends à Mouton-Duvernet, j'aurais dû raccrocher. Je me bouffe les doigts de ne pas t'avoir parlé.»

Le passage de l'oeillade (souvent réciproque) au sourire marque «u