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Libération

La vérité ne rend pas malade

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publié le 5 juin 2008 à 3h45

Dire ou ne pas dire ? Comment informer sans déstabiliser ? Vieille problématique de la relation médecin-malade. «Plutôt que d'attendre passivement que le patient demande son dossier médical, autant qu'il en dispose lui-même, et qu'il le consulte s'il le souhaite.» C'est sur cette hypothèse de départ que Gwenaëlle Gravis, cancérologue à l'institut Paoli Calmettes à Marseille, a lancé une enquête. Un travail si intéressant qu'il a été rendu public, cette semaine, au congrès de l'Asco à San Francisco, grande messe annuelle de la cancérologie mondiale.

«On s'est demandé, raconte Gwenaëlle Gravis, ce qui se passe si le patient a tout son dossier, en direct, y compris les comptes rendus des opérations et les analyses des anatopathologistes. Sera-t-il plus anxieux ? Et qu'en sera-t-il de sa qualité de vie ?» Pour tenter d'y répondre, il a été proposé deux options à 350 patients, atteints de cancers (du sein, du colon ou un lymphome). Soit, se voir délivrer une information à leur demande en réponse à leurs questions, sans plus. Soit, se voir remettre une sorte de mallette contenant tout son dossier médical. Avec en plus un lexique médical. Et la présence régulière d'une coordonnatrice vérifiant que le dossier est bien tenu. Ces patients-là sont repartis avec leur mallette. Libre à eux, de la consulter ou pas. Tous ces malades étant en attente d'une chimiothérapie.

Ensuite ? Les 350 patients ont été interrogés, avant la chimio, pendant et après. On les a questionnés sur