Pédaler bourré, c'est périlleux. Qui a déjà connu ces scènes de la vie ordinaire sait que les pédales font des croche-pattes, que l'équilibre devient un souvenir confus, les panneaux sont siamois, les obstacles flous, la route jamais droite.
On pourrait croire qu'un cycliste ivre se met d'abord lui-même en danger, et qu'un bon gadin va le dégriser. Les Allemands pensent autrement. Les juges administratifs fédéraux viennent en effet de décider que l'ivresse au guidon coûterait désormais des points du permis de conduire. Pas à n'importe quel soiffard. Celui qui affiche au minimum 1,6 gramme d'alcool par litre de sang.
Zélé. En France, depuis qu'il y a des cyclistes partout, la rumeur court qu'une infraction au code de la route peut leur coûter des points de permis. Faux. On considère qu'une telle sanction créerait une discrimination entre ceux qui possèdent un permis de conduire et ceux qui n'en ont pas. Une amende (voire plusieurs) est en revanche prévue. En outre, le vélo n'est pas considéré comme un véhicule à part entière, et le cycliste n'est qu'un «piéton véloce», comme le définit Christophe Raverdy, président de la Fubicy, une fédération de cyclistes militants. Au cas où un cycliste malchanceux tomberait sur un agent zélé qui menacerait malgré tout de lui retirer des points sur son permis, la Fubicy a mis à disposition sur son site web (www.fubicy.org) un mode d'emploi pour le contester (1).
Reste que pédaler et bibiner ne fontpas bon ménage. L'ivresse sur la voie p