C'est à la lueur de ce genre de papier (si on ose dire) qu'on se rend compte que l'humanité est scindée en deux. Non pas les pour/les contre la peine de mort ou ceux qui ont/n'ont pas une tortue naine domestique. Non, ceux qui lisent aux gogues et ceux qui pas. Précisons d'emblée que la responsable de ces lignes n'emprunte jamais de livres à la bibliothèque à cause de la première catégorie : sait-on jamais, si les précédents ont lu l'opus aux chiottes, tu imagines le truc. Ce petit épisode névrotique mis à part, évoquons brièvement quelques chiffres : chaque être humain va 1 300 fois [hypothèse très basse vu que ça suppose un peu plus que trois fois par jour, ce qui fait bien rigoler mes copines] par an aux toilettes, ce qui fait, à la fin d'une vie normale, un minimum de 70 jours passés «au petit coin», comme disait ma grand-mère. Est-ce pour autant une raison pour y lire, y mélanger le culturel et le fécal, la pulsion anale et par exemple la littérature ? Les hommes et les femmes partagent-ils également cette pratique, vieille comme mes gogues ? Une vraie question, qui a valu à l'humanité entre autres un ouvrage de Jonathan Swift, Le grand mistère ou l'art de méditer sur la garde-robe renouvelé et dévoilé, paru en 1729, l'admirable Lire aux cabinets d'Henry Miller qui n'en finit pas de peser le pour et le contre de l'affaire. Plus récemment, le réjouissant et sociogoguique Livre à lire. aux toilettes (1) de Francis Mizio, [un ancien de Libéra
«J'ai révisé pas mal d'examens aux chiottes»
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par Emmanuèle Peyret
publié le 16 juin 2008 à 3h54
(mis à jour le 16 juin 2008 à 3h54)
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