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Libération

Quand la médecine légale oublie la dignité humaine

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publié le 19 juin 2008 à 3h56

C'est une histoire atroce. Et le plus inquiétant est qu'elle n'est sûrement pas isolée. Que se passe-t-il réellement dans les services de médecine légale et les pompes funèbres, après une autopsie de la personne ? «Pour nous, c'est très clair, explique la professeure Dominique Lecomte, directrice de l'institut médico-légal de Paris. Après une autopsie, on doit rendre le corps en état, et le médecin doit s'assurer que cela a bien été fait. C'est pour cela que lorsque nous rendons le corps aux familles, nous le faisons à cercueil ouvert, pour qu'elles puissent voir si elles le souhaitent le corps de leur proche.»

Mais ailleurs ? Depuis maintenant deux mois, Hervé B. ne sait plus comment s'en sortir. Il écrit à tout le monde. En vain. Il ne comprend pas comment on a pu traiter le corps de sa femme de cette manière. Et le lui rendre, après autopsie, dans un état inhumain. «C'est une honte, ce sont des monstres qui n'en ont rien à faire des personnes qui passent sous leur bistouri. Ils n'ont pas une once d'humanité. On a même osé me dire qu'il n'y avait que dans les films américains que les corps étaient recousus.» raconte-t-il.

Sa femme s'est suicidée le 9 avril. «Quand ma fille m'a prévenu, je suis rentré aussitôt à Béthune.» Mais le corps de sa femme a déjà été transféré aux pompes funèbres. Le médecin légiste est arrivé en retard. Il n'a pu l'examiner sur place. Et se rend donc aux pompes funèbres. Il demande une autopsie générale.

Le lendemain, le c