Valérie et Wanda (un garçon de quatre ans, une fille de deux) ont eu de la chance. A l'école de leurs enfants, pas de fiche d'inscription avec une case pour le «père» et une pour la «mère». Ce couple d'homosexuelles a pu remplir «parent 1», «parent 2». Elles ont même réussi à s'arranger avec une directrice compréhensive pour que leurs deux noms soient utilisés. Et obtenir chacune un cadeau pour la fête des mères. «Nos enfants n'ont pas choisi leur contexte familial, c'est à nous de l'expliquer aux autres», disent-elles. Que dire ? Comment ? Beaucoup de parents homos se posent ces questions quand leurs enfants arrivent à l'école. Témoignages dans le cadre de la Marche des fiertés (ex-Gay Pride) qui milite, avec Libération pour partenaire, «pour une école sans aucune discrimination».
STÉPHANE
Un enfant avec Marie
Stéphane et Marie, tous deux homosexuels, et vivant chacun en couple, élèvent en coparentalité Jeanne, 6 ans, qu'ils ont eue ensemble. Ils habitent le même immeuble, à Paris.
«On ne s'est jamais concertés sur ce qu'on allait dire à la crèche, à la maternelle, ou à l'école primaire, explique Stéphane. Nous ne cachons pas notre situation mais nous ne disons pas non plus. J'amène et je vais chercher ma fille, tout comme Marie. Mon copain est inscrit officiellement pour aller la chercher. Il peut y avoir des doutes : est-ce un baby-sitter ? Au centre de loisirs, mon compagnon était là pour l'inscription, l'employée a dit : "Ah, ce n'est pas papa." Jeanne