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Toys, toys, toys

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par Marie MAURISSE
publié le 5 juillet 2008 à 4h11

Aller au sex-shop, pas question. Les clients ont le regard noir, les portants proposent des costumes en skaï, et les godemichés ont la taille du bras d'un champion de bodybuilding. Alors quand Alexia, jeune comédienne délurée, a entendu parler de Soft Paris, elle a immédiatement pris son téléphone. La société, créée en 2006 par une ancienne avocate d'affaires, fonctionne sur le mode «réunion Tupperware» : des hôtesses viennent directement chez vous pour vendre leur marchandise. Mais là, pas question de parler tambouille et conservation du rôti : c'est bien de sexe qu'il s'agit. Soft Paris l'indique sans ambages sur son site Internet, «les femmes naissent libres et égales face au plaisir et aux ventes à domicile de produits coquins». Pour tester ce concept, rendez-vous est pris un soir au domicile d'Alexia, un appartement douillet du XIe arrondissement de Paris.

Débat. En arrivant, on tombe nez à nez avec un homme dans la cuisine, en train de finir les toasts. La rencontre est furtive : Sylvain est interdit de soirée et rejoindra sa chambre, l'air dépité, quelques minutes plus tard. Vers 20 heures, les premières invitées arrivent. Parmi les six filles présentes, Anne, une institutrice de 24 ans, est la plus sceptique. «A priori, le rapport sexe-objet me dérange. Pour moi les sex toys sont un phénomène de consommation et ce genre de soirée implique une perte de pudeur, d'intimité.» «Attends, les godes, ça fait des années que ça existe, il y en avait même dans L