C'est sûr, ça n'est pas forcément en Picardie ou dans la Creuse qu'on a risqué de l'attraper. Mais l'été étant propice aux voyages, gaffe à ça : «J'étais dans une sorte d'extase par l'idée d'être à Florence et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les beaux-arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de coeur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.» Bon dieu, mais qui a écrit cette follasserie mystico-hystérique ? Bernadette Soubirous ? Pas du tout, c'est Stendhal, dans ses carnets de voyage, en 1817, qui décrit son émotion, voire son extase, à la vision d'une oeuvre d'art confrontée à sa propre idée du beau, de l'art, etc. C'est ce qu'une psychiatre florentine, Graziella Magherini, a qualifié, en 1990, de «syndrome de Stendhal» : un mal surprenant, lié au voyage dans les villes d'art, identifié par cette psychiatre, impressionnée par le nombre de touristes choqués qu'elle voyait atterrir en consultation pour «surdose artistique». Alors elle fait le lien avec les carnets de Stendhal, qui rapportent ses émotions célestes ci-dessus.
«Antécédents». Que les voyageurs amateurs d'art se rassurent, le syndrome semble toucher plutôt les âmes sensibles. Voire des gens qui présentent déjà