La lettre est datée de juillet 2008. Elle est signée par le Crédit social des fonctionnaires (CSF) : «Vous avez eu recours à notre organisme en vue d'obtenir un prêt. L'aboutissement de votre dossier étant subordonné aux résultats d'un examen pratiqué par un médecin, je vous remercie de bien vouloir faire parvenir à notre médecin-conseil, sous pli fermé, le rapport médical ci-joint.» Ensuite ? Ce n'est plus une liste, c'est un parcours du combattant. Il est demandé «un bilan sanguin, portant une numération sanguine, une glycémie, un cholestérol total, un HDL cholestérol, une triglycéridémie, des marqueurs de l'hépatite B et C, une vitesse de sédimentation, une créatinémie, une uricémie, des transaminases, des gamma-GT, une sérologie HIV 1 et 2, des plaquettes». Et ce n'est pas tout : «un bilan urinaire, un examen cardiologique, un électroencéphalogramme de repos, une épreuve d'effort, une échocardiographie avec compte rendu, une radiographie du thorax avec compte rendu, et pour les hommes de plus de 56 ans, un dosage de PSA» pour un éventuel cancer de la prostate.
Fermez le ban. Voilà tous les examens de santé demandés par une banque officielle à un enseignant d'université pour un simple prêt-relais entre la vente et l'achat d'un appartement, c'est-à-dire un prêt qui ne devrait pas durer plus de six mois. Le demandeur a 59 ans et des revenus de près de 5 000 euros par mois. «Les examens demandés ? C'est ahurissant et grotesque, remarque un profes