Menu
Libération

Miel toutes fleurs du bitume

Article réservé aux abonnés
publié le 20 septembre 2008 à 5h06

A Paris, Saint-Denis ou Marseille, sur les toits, dans les jardins, et désormais dans des ruches conceptuelles, le miel s'urbanise et conquiert les trottoirs. Olivier Darné, apiculteur punk et poétique, se définit comme un «graphiculteur» (le graphisme étant son premier métier), qui élève «des abeilles et des images». Cet artiste tout en douceur pressée essaime des pollinisateurs urbains - en l'occurrence des containers contenant des ruches - sur le parvis du théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, au parc de la Villette, à Montreuil, au Blanc-Mesnil ou à Fontenay-sous-Bois - où tout a commencé en 2002.

Folles. L'abeille de Paris s'adapte à toutes les facéties du graphiculteur. La preuve dans le «luneur» de La Villette. Ce container réaménagé en micro-habitation accueille des dormeurs en mal de dards. Contre 60 euros, un couple peut se butiner au milieu d'un meuble-ruche tandis que des abeilles entrent et sortent par un conduit pour besogner les pistils alentour. Que les allergiques se rassurent, l'abeille et l'homme n'entrent qu'en contact visuel. Que pensent les abeilles de la ville ? Probablement le plus grand bien puisqu'elles bossent comme des folles et produisent plus de miel que dans une modeste campagne. Dans son cas, Darné peut récolter jusqu'à 70 kilos dans une ruche, «contre 20 kilos dans une ruche traditionnelle en Bourgogne», souligne-t-il. A Paris, comme ailleurs, chaque abeille couvre 3 000 hectares, et une ruche compte 80 000 ouvrières. En