De notre correspondante à Berlin. La majorité des fumeurs sont malades, au même titre que les drogués ou les alcooliques. C'est en tout cas l'avis de la puissante Chambre allemande des médecins, qui demande à ce que les caisses de maladie les reconnaissent officiellement comme tels afin de pouvoir mieux les «soigner». «Un fumeur sur deux souhaite arrêter, presque toujours pour des raisons de santé, constate le corps médical. Beaucoup n'y arrivent pas, mais pourraient se faire aider par un médecin, s'ils étaient pris en charge correctement. Nous estimons qu'entre la moitié et les deux tiers des fumeurs sont des malades confrontés à un problème de dépendance. Considérer le tabac comme un fait de société, dont on peut se sortir avec la seule volonté est totalement inadapté».
Décrocher. Un tiers des adultes et 20 % des adolescents, soit 20 millions de personnes, fument outre-Rhin. 140 000 fumeurs meurent chaque année de tabagisme. Sur les 2 100 cliniques et hôpitaux du pays, une poignée seulement propose des programmes permettant aux fumeurs de décrocher. «Nous souhaitons que se développe en Allemagne une aide spécifique aux personnes dépendantes du tabac, ces personnes qui allument leur première cigarette dès le matin, qui présentent des signes de manque si elles doivent rester quelques heures sans tabac et augmentent régulièrement leur dose quotidienne.» A la clé également : une prise en charge financière par les différentes caisses de maladie des trait