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Libération

Les revers du double foyer

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Famille. Parution d’une enquête sur la garde alternée vue par les mères.
publié le 8 octobre 2008 à 6h51

Une semaine chez lui, une autre chez elle… La garde alternée, officialisée par Ségolène Royal en 2002, quand elle était ministre de la Famille, a réveillé des débats purement idéologiques. Campagne terrifiante de pédopsy contre une «situation à haut risque psychique», hostilité des féministes craignant une dépossession des mères par leurs anciens conjoints, etc.

La sociologue Sylvie Cadolle, elle, a laissé la morale au vestiaire. Elle ne se penche pas non plus sur le bien-être des pauvres petits, cobayes de la garde alternée. L'originalité de son enquête qualitative, dont une partie paraît ce mois-ci (1), réside dans l'analyse du discours des parents, et en particulier des femmes. On sait qu'elles ont appris à profiter de leur semaine sans enfant : elles affichent volontiers comment elles prennent soin d'elles, dînent entre copines, sortent et draguent. Mais les aspects les plus sérieux de la résidence alternée (le suivi éducatif, l'argent) demeurent douloureux. Et les résistances à peine voilées. «Les pères sont souvent soupçonnés par les mères de masquer derrière l'intérêt de l'enfant leurs intérêts financiers», note ainsi Sylvie Cadolle.

Partage. Même si le plus souvent les deux parents ont choisi ensemble la résidence alternée, quelques mois après, les mères sont nombreuses à souligner un partage inégalitaire des soins aux petits. «Plusieurs d'entre elles décrivent le père comme un adolescent prolongé, qui joue à l'écran ou bien regarde des matchs à