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Libération

Besoin de toit à Paris

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La difficulté pour se loger vue de près: les tribulations d’un précaire en quête de la location d'un studio.
publié le 29 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 29 octobre 2008 à 6h51)

«Bonjour, j’appelle pour la petite annonce que vous avez passée aujourd’hui sur PAP (de Particulier à particulier, site d’annonces). Un appartement.

- Lequel ?

- Place de Clichy.

- Ah, oui, il fait environ 20 m2, au cinquième, sans ascenseur. C'est 600 euros.

- Je peux le visiter ?

- Qu’est-ce que vous avez comme salaire et comme ancienneté dans l’entreprise ?

- Heu… C’est un peu particulier. Je suis pigiste. Mais j’ai de solides garants.

Blanc.

- Ecoutez. Je ne prends plus de rendez-vous, pour ne pas faire déplacer les gens inutilement. Au revoir.»

Premier contact avec un propriétaire : pas de contrat, pas de toit. Et encore, j'ai de la chance, je travaille et mes parents peuvent se porter garants. De la vingtaine d'annonces qui m'ont arrêté l'œil sur Internet, il a fallu écarter tous les proprios pénibles qui réclament deux mois de caution (un seul peut, légalement, être demandé) ou proposent : «15 m2, 7e sans asc. 600 euros. Solides garanties.» Reste alors ceux qui ne répondent pas au téléphone : sur quatre annonces, trois proprios avaient déjà leurs boîtes vocales saturées. Pourtant les annonces étaient fraîches de la matinée.

Carte d’étudiant

Émilie, une consœur et amie, m'avait prévenu : «Tu vas voir. C'est l'horreur. Quand t'es journaliste précaire, chômeur ou intérimaire, c'est même pas la peine. Ils préfèrent de loin les étudiants. Un type d'