Menu
Libération

Le moineau de Paris en mal de nids

Article réservé aux abonnés
Etude. L’oiseau est menacé dans la capitale. Son sort est encore pire à Londres, Hambourg…
publié le 3 novembre 2008 à 6h51

Alors comme ça le moineau aime les pauvres. Le moineau boude les quartiers les plus favorisés de la capitale, est-ce la faute au prix du mètre carré ? Pas tout à fait : dans les quartiers les plus riches et les mieux entretenus du quart ouest-parisien, il est possible qu’il y ait moins de trous dans les immeubles pour nicher, moins de déchets pour se nourrir, moins d’herbes folles et donc d’insectes que dans l’est de la capitale.

C’est l’un des résultats d’une importante enquête réalisée par le Centre ornithologique Ile-de-France et la Ligue de protection des oiseaux sur la forte diminution du moineau domestique, en France mais aussi aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Italie, en Finlande et en Allemagne. Après analyses de plusieurs villes européennes, J. Dennis Summers-Smith, spécialiste du moineau domestique, estime que les populations ont diminué depuis les années 80 de 70 % à la campagne, et de 95 % dans les villes.

Pesticides. Diable, mais que se passe-t-il chez les moineaux ? Plusieurs facteurs : la raréfaction des sites de nidification (les immeubles modernes sont moins propices), l'éloignement des banlieues (et oui, les moineaux qui vivent en centre-ville doivent eux-aussi faire de plus en plus de trajet pour aller se nourrir en banlieue), la densité du trafic routier et le super sans plomb (qui contient plus d'alcool, d'éther et de benzène et ça, les moineaux n'aiment pas), la diminution du nombre d'insectes, enfin les herbicides et les pesticides