L'hiver, on se couvre. Surtout les extrémités. D'où bottes, bottines et chaussures fermées. Pas escarpins décolletés ou sandales. Ça, c'est le bon sens. Mais la mode, c'est autre chose et en particulier, la production récurrente de bizarreries. Cette année, la chaussure d'hiver ouverte. Prenez n'importe quel modèle, ajoutez-y un trou, soit aux orteils, soit au talon : c'est pile la tendance de cette saison. Le résultat n'est pas une sandale, plutôt un soulier couvrant découpé. Parfois même une botte.

Le pari est osé. Une petite tournée des magasins montre que convaincre la clientèle avec ces modèles hybrides n'est pas tout à fait gagné d'avance. Certes, il y a une sacrée offensive de communication. «Ces chaussures transgenres s'affichent dans les pages des magazines féminins et trônent dans les vitrines des boutiques», constate Juliette, vendeuse au rayon chaussures du Printemps. Par «modèle transgenre»,il faut entendre des bottines, avec ou sans lacets, des Richelieu, des boots ou des escarpins avec un point commun : les orteils, parfois même le talon, sont à découvert. Juliette estime que ces produits représenteraient «un prolongement de la collection printemps-été». De ce vaste point d'observation qu'est un grand magasin parisien, elle assure que les ventes sont bonnes. Peut-être le fait que l'on ne soit pas encore au cœur des grands froids joue-t-il.

Dans des points de vente moins généralistes et plus mode, on y croit aussi. Hicham, démonstrateu