Menu
Libération
Repères

Les labos pharmaceutiques ravalent leurs pilules antiobésité

Article réservé aux abonnés
Après avoir investi des milliards d’euros, Merck, Sanofi et Pfizer renoncent à leurs médicaments.
Medical illustration. Pills of all kinds, shapes and colours, March 2003. REUTERS/Jacky Naegelen JNA/ (Reuters)
publié le 19 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 19 novembre 2008 à 6h51)

L’obésité, incurable ? En quelques jours, les trois grandes compagnies pharmaceutiques engagées dans la recherche de molécules antiobésité viennent d’annoncer qu’elles rendaient les armes. Elles arrêtent. Non sans avoir déjà investi des milliards d’euros. Il y a dix ans déjà, l’Isoméride du laboratoire français Servier, présenté comme un coupe-faim miracle avait été retiré du marché, victime non pas de son succès, mais des effets secondaires gravissimes (hypertension pulmonaire) rencontrés chez certains patients.

Que se passe-t-il ? Est-on face à une erreur stratégique de conception ? Les industriels reculent-ils devant la crainte de procès à venir ? Y a-t-il des difficultés de mise au point ? Ou plus prosaïquement, l’obésité n’est-elle pas encore soluble dans un médicament ?

Inquiétants. En tout cas, les molécules des trois laboratoires engagés dans la lutte contre l'obésité, Merck, Sanofi-Aventis et Pfizer, - respectivement le CP-945-598, l'Acomplia et le Taranabant -, faisaient tous partie de la même classe thérapeutique, dite des anticannabioides, baptisées ainsi car elles visent à produire dans le cerveau un effet contraire à celui du cannabis qui ouvre l'appétit. Des trois, l'Acomplia a été la seule à être commercialisée et les autres devaient l'être très prochainement.

«On a misé beaucoup d'espoir sur ces nouveaux médicaments. Mais peu à peu, on a pu noter que le rapport bénéfice-risque de cette classe de molécules se révélait moindre qu'attendu», ex