Qu’importe le flacon, dit-on, et on a bien tort. Quand il s’agit de faire boire de l’eau du robinet, c’est lui qui compte. Les producteurs d’eau publique, celle qui sort du tuyau au-dessus de l’évier, l’ont bien compris. Ils multiplient les carafes à leur effigie pour convaincre leurs abonnés d’arrêter la bouteille, de minérale s’entend. La Ville de Paris a été l’une des premières collectivités à se lancer. D’autres l’ont suivie et à chaque fois, ça marche : un simple contenant dessiné avec soin et estampillé «eau de chez nous» s’avère plus efficace que des milliers de relevés microbiologiques pour convertir les récalcitrants au «château la Pompe».

Lancée le 22 mars 2005, pour la Journée mondiale de l'eau, la carafe eau de Paris, dessinée par Pierre Charpin, fait figure de pionnière. Anne Le Strat, adjointe verte chargée de l'eau et de l'assainissement à la marie de Paris, tient à rappeler quand même que cet objet ne fut pas le premier en son genre. «Je m'étais inspirée de ce qu'avait fait Marseille, il y a de nombreuses années, avec une carafe en cristal assez luxueuse qui valorisait l'eau du robinet», raconte-t-elle. Il fallait donc garder le principe et trouver «un produit plus accessible». Pas de cristal mais du verre. Avec un design signé et de la sérigraphie. «Un contenant valorisant qui valorise le contenu», résume l'élue.

Création. «La première fois, on l'a donnée gratuitement, se souvient-elle. Les gens ont fai