Le bambou trouve petit à petit sa place dans la mode. Avec l’image d’une fibre naturelle et écologique, pile dans l’air du temps. Pourtant, dans la majorité des cas, c’est une fibre artificielle - la viscose de bambou, qui est utilisée dans les collections. La plante d’origine a des qualités environnementales, mais le tissu qui en sort n’est pas vraiment une matière naturelle.
Chimie. Mélange bambou-coton, bambou-soie ou 100 % bambou : voilà ce que l'on a l'occasion de lire de plus en plus souvent sur les étiquettes des vêtements de certaines enseignes. L'image écolo séduit. Il est clair que le végétal, que l'on trouve principalement en Asie, a plus d'un avantage. Cultivé sans engrais ni pesticide, il absorbe une grande quantité de gaz à effet de serre, produit davantage d'oxygène qu'un arbre et réclame quatre fois moins d'eau qu'une culture de coton traditionnelle. Par ailleurs, ses racines, profondes empêchent l'érosion du sol. Cerise économique sur le gâteau : la plante pousse très vite, jusqu'à un mètre par jour. En revanche, dès qu'il s'agit de transformer le bambou en tissu, c'est une autre affaire puisque la chimie s'en mêle.
L'idée d'en faire une fibre textile est venue de Chine, raconte Nathalie Ruelle, ingénieure textile et professeure à l'Institut français de la mode (IFM). «Au lieu d'utiliser la cellulose des arbres comme l'épicéa, l'eucalyptus ou le hêtre, on utilise celle contenue dans la tige de bambou», explique la spécialiste