Menu
Libération

Et on remet le son

Article réservé aux abonnés
Face aux MP3 et à l’iPod, la haute-fidélité a été oubliée. Pourtant certains amateurs veulent retrouver la qualité sonore.
(Flickr/creativecommons/audio-collage)
publié le 28 novembre 2008 à 6h52
(mis à jour le 28 novembre 2008 à 6h52)

Qui se souvient qu'on invitait ses amis à venir écouter sa chaîne haute-fidélité ? Ne ricanez pas, les gamins, cela n'est pas si vieux. Et vous n'êtes pas les derniers à tomber de l'armoire quand on vous fait entendre un vrai son de qualité. Didier Flacon, chef de produit chez Focal, fabricant français d'enceintes haut de gamme, raconte le genre de scènes qui se produisent sur les stands de la marque dans des salons :«On dit aux gens : "Donnez-moi votre CD, là…" On le met sur notre matériel. Ils écoutent et ils font : "Ah, ouais…"» Tout d'un coup, les gens s'aperçoivent «qu'ils ont oublié la qualité sonore», résume-t-il. Elle est tombée dans un trou noir. La faute aux fichiers numériques et aux appareils qui vont avec.

Mais bien avant, la haute-fidélité avait cessé d'être à la mode. Fini la chaîne stéréo «statutaire, le rack Pioneer qu'il fallait absolument avoir», comme dit Didier Flacon. Chaque époque a ses marottes de distinction et les gens«sont passés à autre chose, la photo numérique, la console de jeux…», constate-t-il. La musique n'a pourtant pas disparu, loin de là. Grâce à la numérisation, on n'en a jamais autant consommé. Mais ce qu'on en attend s'est modifié radicalement.

«Régression». David Blecher, spécialiste de la hi-fi qui en vend depuis 1976 dans son magasin parisien, explique ce qui est sorti de la généralisation des fichiers numériques, du MP3 et de l'iPod : «Tout le monde n'a vu que l'aspect quantité