Menu
Libération
TENTATIONS

Des lits d’initiés

Article réservé aux abonnés
On est couché environ un tiers de sa vie. Et pourtant, les fabricants peinent toujours à convaincre qu’investir en literie est nécessaire.
(Benny Lin / Flickr / http://www.flickr.com/photos/benny_lin/180143623/)
publié le 5 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 7 décembre 2008 à 19h21)

Marchand de lit devrait être le plus simple métier du monde. Tous les humains dorment. La plupart savent que la qualité de leur nuit génère celle de leur journée. Et qu’il n’existe pas de bonne nuit sans un bon lit. Comment se fait-il alors qu’il faille déployer tant d’efforts pour convaincre les gens de ne pas mégoter sur cet achat ? Et de renouveler sommier et matelas tous les dix ans ?

Premier obstacle : marchands et clients ne voient pas du tout les choses dans les mêmes proportions. Quand ils achètent un matelas neuf, les Français investissent en moyenne 660 euros. Honnête somme vue du porte-monnaie qui la lâche. Mais tout à fait insuffisante pour les professionnels. Hélène Le Beon, responsable marketing chez Tréca, place la barre à «1 000 euros, prix de départ, pour un bon matelas». Pour ceux que l'écart choquerait, elle déroule un argumentaire en béton : «On le dit et on le répète : nous passons un tiers de notre vie dans un lit. Une nouvelle literie fait gagner en moyennecinquante minutes de sommeil récupérateur.» Comment ? En diminuant les mouvements du dormeur qui se retourne 40 fois dans une nuit, souvent parce qu'il est mal à l'aise. Calculons.

Usure. Tréca présentait ces jours-ci sa gamme Imperial Prestige, le «cousu main» de la maison. Le modèle le plus cher, le Sweet Dreams, est un ensemble sommier et matelas à 5 158 euros (dont 3 646 euros pour le seul matelas). Le chiffre donne le vertige, mais Hélène Le Beon engage