«Mon dada, c'est le matelas de laine», dit Christine Péjaudier, la patronne du Lit national. Elle ajoute : «Et il faut se battre.» Pas faux, car l'image du matelas de laine est celle d'une vieille chose abandonnée dans la maison de votre mémé, truffée de creux et de boules durcies par le temps. En version neuve, c'est «un capital que vous achetez, pour pas plus cher qu'un bon matelas à ressorts», explique Christine Péjaudier. Un capital durable.
Matelats en laine. «En gros, tous les sept ans, on le reprend, on vérifie l'état de la laine, et du crin. On recarde, on rajoute un peu si nécessaire et on remet tout dans une toile neuve. Pendant ce temps-là, on prête un matelas pour trois jours. Ça coûte la moitié d'un neuf, cela peut être refait cinq, six ou sept fois et le matelas dure une vie.» Un résumé du développement durable. A chaque recardage, le matelas «va recommencer à être résilient», autrement dit va retrouver son élasticité. Car la laine entretenue, «ça bouge avec vous quand vous bougez», affirme-t-elle. Christine Péjaudier est sans doute née dans un lit d'hôpital, mais elle a grandi dans le Lit national fondé par son grand-père en 1909. Le magasin de l'enseigne vend toutes sortes de literies, à ressort, en latex, avec des sommiers traditionnels ou à lattes, électriques ou pas. Mais la société est d'abord un fabricant. Dans les ateliers du Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis, une trentaine de personnes font perdure