Animal de laboratoire s’il en est, la souris informatique est sortie de celui du Stanford Research Institute il y a quarante ans. C’est le 9 décembre 1968 que le premier cyber-rongeur fut présenté par le docteur Douglas Engelbart. Il faudra attendre 1974 pour que cette souris parallélépipédique et munie de deux roues crantées, se dote, sous l’impulsion de l’informaticien suisse Jean-Daniel Nicoud, d’une boule et d’un second bouton. Rapidement, ces souris préhistoriques s’arrondissent. Et leurs formes s’approchent de celle de nos espèces contemporaines.
En 1984, l’une d’entre elles parvient à communiquer avec le PC par infrarouge, sans le fil. Ses descendants, via la technologie radio, accroissent leur territoire sur le bureau tout en faisant fi des obstacles qui brouilleraient le signal avec le PC. La surface du meuble devient alors le lieu d’une impitoyable sélection naturelle. Les espèces à boule, véritables ramasse-poussière, sont détrônées dès les années 2000, par d’autres, à capteur optique plus précis. Arrive 2004, et la concurrence des modèles armés de lasers capables, d’après leurs géniteurs, d’opérer sur un plus grand nombre de surfaces. Le mois dernier, une nouvelle espèce invasive signée Microsoft, promettait, grâce à son laser Blue Track, un fonctionnement sur tout support, sauf miroirs et verre.
Pendant ce temps, la forme des souris a évolué. Dans le but d’endiguer, chez l’utilisateur, une affection caractérisée par la compression d’un nerf dans le poignet :