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Libération

Marché de Velpeau, le melting-pot

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publié le 5 décembre 2008 à 6h51

Un marché résume une ville. Ça vaut pour Velpeau, à Tours. Le quartier populaire et cheminot d’après-guerre a accueilli des HLM, des petites maisons. Les bobos ont emménagé dans des bicoques - parfois restaurées - avec petite cour à l’entrée. A deux pas du centre et de la gare, les gens se mélangent. Au marché du dimanche matin aussi.

On vient de loin, et pour cause : «Avec celui d'Amboise, c'est le plus beau marché du département.» C'est une ancienne du quartier qui l'affirme. On la trouve attablée avec sa sœur au café le Velpot'. Elles ont 80 ans, sont veuves et à Velpeau, elles ont leurs habitudes. Elles arrivent tôt. «On fait un premier tour puis on vient prendre un café ici avant de finir nos courses en fin de matinée.» Les deux sœurs voient du monde et elles aiment ça.

Sociologie. Elles connaissent par cœur les travées de ce marché extérieur né en 1886. Sur les deux cents commerçants, elles égrènent des noms, ceux des historiques, comme le charcutier Denis qui se dirige à grands pas vers la retraite. «Celui-là, il va nous manquer. Toute sa marchandise est totalement artisanale. Quand son camion aura rendu l'âme, il s'arrêtera.»

Elles ont vu la disparition progressive des maraîchers, même s'il reste des vendeurs qui mettent sur leurs étals des produits «biscornus qui ont du goût». Elles ont aussi découvert des nouveautés. Pour cuisiner leur «rata», une sorte de navarin d'agneau, elles achètent leur viande à la boucherie halal