Cinq fruits et légumes par jour, voilà le genre d’injonctions que les végétariens n’ont pas attendu. Ces mangeurs non-omnivores et vaguement donneurs de leçons ont des idées bien arrêtées sur l’alimentation. De quoi aiguiser l’appétit des chercheurs de l’Institut français pour la nutrition (IFN), qui se sont penchés sur leurs assiettes.
Tocades. Les végétariens se posent en experts des combinaisons d'aliments, bannissent la viande et le poisson, manifestent certaines tocades (notamment pour le soja) et picorent dans la mode du bio qu'ils ont précédée. Consommateurs marginaux (ils ne représentent que 2 % de la population d'après l'Insee), ils font beaucoup parler d'eux. C'est normal, estime Arouna Ouedraogo, sociologue à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), puisque le végétarisme est à l'origine «un mouvement contestataire, une façon de se défier des valeurs de sa classe d'appartenance».
En étudiant la fréquentation d'un magasin bio de Montreuil, il lui est apparu que les femmes qui se déclarent végétariennes sont plus nombreuses dans les catégories socioprofessionnelles supérieures, tandis que les hommes végétariens semblent plus nombreux parmi les classes populaires. Ne pas manger comme leurs parents semble être leur dénominateur commun à tous. Pour ce chercheur, le végétarisme est donc «à l'évidence une idéologie» avant d'être un régime. Ce mouvement est né en Grande-Bretagne en 1809, à travers l'Eglise biblique chrétienn