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Tocs modèles

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Faux semblants. Plongée dans l’univers de la fabrication des mannequins de vitrine.
0 ((Flickr/StuartChalmers))
publié le 23 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 janvier 2009 à 6h51)

On les regarde sans les voir, les mannequins de vitrines. Ces doubles immobiles, impassibles. Eternellement jeunes, toujours là, de jour comme de nuit, éclairés ou dans l’ombre. De quoi sont-ils faits ces sosies approximatifs de l’homme, de la femme, de l’enfant, ou même du chien ?

Lorsque l’on accède à l’entrepôt de la Compagnie française d’agencement et de décoration (Cofrad) à Morangis (Essonne), quelques bustes postés derrière les fenêtres semblent guetter l’arrivée des visiteurs. Au premier étage, c’est une ville entière peuplée de mannequins qui accueille. Cette armée de corps nus, parfois dans des positions disloquées, à qui l’on aura oublié de fixer une tête, un bras ou une jambe, donne l’impression qu’on se promène dans une galerie du bizarre. Certaines pièces neuves viennent de l’usine de fabrication en Chine, d’autres sont plus anciennes. Quelque 2 500 silhouettes sont stockées ici, attendant d’être louées ou achetées.

Torse béant. La Cofrad, qui existe depuis 1975, fabrique, mais rénove aussi ses mannequins. Un «relooking extrême» où des pros du bistouri donnent une seconde jeunesse à ces doubles en toc. Ils seraient donc éternels ? «Ils sont réparables et garantis à vie. Il n'y a pas de limite d'âge s'ils sont bien entretenus»,explique le chef d'atelier. Sur de grands étals, des morceaux de corps, des bras, des bustes, des jambes, sont suspendus à des crochets et prêts à être retapés. Un lot de mannequins vient d'être poncé, et attend po