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Libération
Interview

«Ne plus nier la vie de famille des salariés»

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La parité à la suédoise (2/5). L’ombudsman à l’égalité :
publié le 3 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 février 2009 à 6h51)

Egalité des sexes, conciliation entre les vies familiale et professionnelle, éducation des enfants : c'est toujours le «modèle suédois» que la France convoque quand elle espère faire mieux. 45 % de femmes au Parlement, un gouvernement paritaire depuis belle lurette, un vrai congé parental pour les pères, un taux d'activité féminin de 80 %, un réseau de crèches capable d'accueillir la plupart des enfants de 1 à 5 ans. Il fallait aller y voir de plus près.

C'est une des spécificités suédoises. Voilà presque trente ans que ce pays d'Europe du Nord (9 millions d'habitants) s'est doté d'un arsenal législatif contre les discriminations liées au sexe, et, surtout, d'un service public chargé de veiller au grain. Ce dispositif vient d'être refondé. L'ombudsman à l'égalité est une sorte de supermédiateur. Il emploie 96 personnes et dispose d'un budget annuel de 9 millions d'euros. En 2007, 1 300 plaintes ont été traitées, dont seulement 78 ont atterri dans une cour de justice.

A titre de comparaison, en France, la Halde (Haute autorité chargée de la lutte contre les discriminations) n'a vu le jour qu'en 2004. Ses moyens sont semblables mais pour une population sept fois plus importante. Entretien avec Magnus Jacobson, porte-parole de l'institution.

Pourquoi un seul ombudsman (médiateur) à l'égalité ?

La lutte contre les discriminations relève d'une longue histoire en Suède. Dès 1980, nous avons voté notre première législation sur l'égalité des sexes, une loi pionnière. Jusqu'à ce