Des étagères de bois, des rangées d'ouvrages, des bibliothécaires derrière un comptoir. A première vue, la médiathèque Valentin-Haüy, qui vient d'ouvrir ses portes dans le VIIe arrondissement de Paris, est une bibliothèque lambda. A première vue seulement. Ici, justement, les lecteurs ne voient pas les livres. Ils les touchent ou les écoutent. Financée sur fonds privés, la structure compte 2 500 livres transférés sur CD, 20 000 ouvrages en braille, plus de 2 000 livres en gros caractères et 150 films en audiovision. Tout est fait pour que les mal-voyants et les aveugles puissent accéder facilement à cette mine.
Repérage. «La médiathèque compte dix-huit employés, indique Luc Maumet, le responsable. Douze d'entre eux sont mal-voyants. Ils ont participé à l'élaboration des locaux, ont testé les meubles.» Sans paraître trop «orthopédiques», les locaux sont, évidemment, adaptés. L'agencement y est très rectiligne, à l'opposé des bibliothèques classiques où corners et coins détente se cachent. «Il faut qu'on puisse expliquer le lieu à l'oral», poursuit Luc Maumet. Résultat : pour les voyants, un mobilier sans fioritures. Pour les non-voyants, un repérage évident. Au coin de chaque étagère, une signalétique en braille. Les étiquettes des CD ou des DVD sont placées en haut au dos des articles. Pas besoin de sortir le disque de l'étagère pour savoir ce qu'il contient. Il suffit de le toucher. Question couleurs, là non plus, rien n