Tout le monde se souvient avoir manipulé un jour, à l’heure du coucher, un couvre-lit à passepoil de grand-mère. Bien emboîtant, avec plis plats aux angles et galon rapporté. En velours assorti aux rideaux, de préférence. Le lendemain matin, la tâche consistait à replacer minutieusement la chose pour un rendu impeccable. Le couvre-lit avait pour mission de parfaire la finition de literie d’un intérieur bien tenu. Il n’était même pas pensable de s’y allonger.
Les temps ont changé, la couette et sa désinvolture sont passées par là. Exit la raideur, peu adaptée à ce linge de lit mollasson et informe. Ce que l’on montrait ces dernières années, c’était la créative housse de couette et le couvre-lit semblait mort.
Or, le voilà qui ressuscite. Même s’il peine à se défaire de son image vieillotte, l’objet s’est modernisé. Il est devenu un véritable accessoire de décoration.
«Saisonnaliser». Les jetés mi-cachemire, mi-laine, les écharpes de lit en panne de velours et les boutis aux motifs ou aux coloris contemporains séduisent. «C'est très demandé. Aussi bien par les gens très branchés que par les petites mamies», s'amuse Perrine, vendeuse au BHV, à Paris.
Rien d'étonnant puisque «la frontière entre le ringard et le branché peut être très mince», assure Vincent Grégoire, directeur du département Art de vivre de l'agence de style Nelly Rodi. Les couvre-lits feraient partie de ces «produits avec une histoire, un savoir-faire» qui reviennent à la