Dans le verre, le vin paraît d'abord abrupt. Puis ample et long, élégant en bouche. C'est un pezenas, jeune appellation du Languedoc construite autour du joli terroir de Caux. Jean-Pierre Vanel s'y est installé en 1998. Il était jusque-là restaurateur à Sète, après une formation de professeur de lettres. La passion de la vigne lui est venue en transformant son restaurant en bar à vin, avant la mode. «Je n'ai pas un cursus d'agriculture», résume-t-il. Il est allé du verre à la terre. Il se définit aujourd'hui comme un «accompagnateur» de la nature. Il s'oppose à l'idée qu'un bon viticulteur soit un «créateur» de vins. Il se préfère «artisan-vigneron», explique qu'il se «contente de suivre la nature», ne «la précède pas», ne «la remplace pas». Son intuition ne lui servirait qu'à aider à exprimer «ce que décident la terre, le vent, la météo, le millésime». Bien sûr, il faut faire des choix très subjectifs pour chaque cuvée. Celle-ci s'appelle Ma non troppo. Parce que Vanel est pianiste, et que ce vin est constitué à 93 % de mourvèdre, cépage complet qui s'impose avec force, mais demande de la nuance dans l'assemblage. Les 7 % restant sont constitués de syrah et grenache. La bouche est concentrée, mais fraîche.
Le sol du domaine est constitué de graves, ces gros graviers du quaternaire que l’on trouve aussi au sud de Bordeaux. Ils drainent le sous-sol, gardent la chaleur tout en oblig