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Le lait n’est pas si vache

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Santé. Délaissé et accusé de tous les maux, il est pourtant indispensable.
((paPisc/Flickr))
publié le 16 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 février 2009 à 6h51)

Haro sur le lait. C’est devenu, en quelques années, un refrain qui revient dans les bouches et dans les magazines : le lait de vache ne serait pas si bon que ça pour la santé. Problèmes de digestion, d’allergies, d’obésité et même de cancers : ses détracteurs n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Certains l’ont déjà passé par le vide-ordures, lui préférant le lait de soja, d’autres, aventuriers du goût, adoptent celui de jument ou de chèvre qui, mélangés au café, font eux aussi valser l’estomac. Ces pratiques restent marginales, mais la consommation de lait de vache diminue : les Français en achètent 67 litres par an et par habitant, contre 80,4 litres en 1989. Et ces changements alimentaires inquiètent médecins et chercheurs. Question de calcium avant tout. Du coup, les communications scientifiques se multiplient pour rappeler qu’il fait partie de l’alimentation depuis que l’homme élève des vaches, ce qui remonte à 12 500 ans, excusez du peu !

Pour aider à comprendre ce qui se passe, la Commission européenne a lancé Leche, un programme de recherche et de formation de jeunes chercheurs financé à hauteur de 3,3 millions d’euros. Objectif : «Comprendre le lien entre la naissance de l’élevage laitier en Europe et au Proche-Orient, l’évolution des habitudes alimentaires et la capacité des hommes à digérer le lait à l’âge adulte.» Mise au point sur quelques questions bouillonnantes.

Pourquoi tant de suspicions ?

Un courant anti-lait serait né, il y a cinq ou six ans, «dans la sphère des médecines parallè