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Des plaquettes sans frein ?

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Contraception. Des amendements de députés proposent d’assouplir la délivrance de la pilule.
publié le 5 mars 2009 à 6h51

On regarde ses pieds, on prend un air implorant : «Il faut que je la reprenne ce soir.»«Je suis en vacances, j’ai oublié ma plaquette.»«J’ai rendez-vous chez ma gynéco le mois prochain.» Tout pour obtenir une pilule sans ordonnance. Ce sera peut-être bientôt possible sans regarder ses souliers. Un amendement à la loi sur l’hôpital, qui devait être discuté hier soir ou aujourd’hui, propose que les pharmaciens puissent délivrer la pilule dans certaines conditions. Un autre amendement, adopté et présenté par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, propose que les sages-femmes puissent aussi le faire. La pilule, sans médecins ?

Députée UMP des Ardennes, Bérengère Poletti est elle-même sage-femme et plaide pour «une extension» de leurs compétences. En France, le taux d'IVG est de 14,6 pour 1 000 femmes en âge de procréer, de 20 à 22 en Ile-de-France, alors que la moyenne européenne est à 11,2 justifie l'amendement. «Ce dispositif donnerait la possibilité aux sages-femmes de prescrire une contraception orale aux mineures qui fréquentent les centres de planification familiale ou de PMI [protection maternelle et infantile, ndlr]», se félicite le texte.

«Doute». «Attention de ne pas tout déléguer, de tout lâcher», prévient tout de même Elisabeth Paganelli, secrétaire générale adjointe du Syngof, le syndicat des gynécologues et obstétriciens de France. Pour elle, il faut «une soupape médicale». «Cela peut se faire par exemple au se