Dimanche, c’est la journée de «la femme». «La femme ?» C’est quoi, c’est qui ? Un sous-individu affligé d’une «nature féminine», comprendre faible, sensible, hystérique ? Une créature infantile qui n’a d’âme que depuis peu et un tout petit cerveau, une mère admirable et sacrificielle, doublée d’une salariée sous-payée ? Une suffragette acharnée dans les rues de Londres ? Un peu tout ça, en tout cas il y a pile un siècle, en 1909. C’est aussi l’année des premiers congés maternité, du premier prix Nobel de littérature à une femme (la Suédoise Selma Lagerlöf), des pantalons autorisés. Un instantané sépia avec Annie Rouquier, historienne à la fac d’Aix-en-Provence.
A comme Adam
Il est angoissé par «l’Eve nouvelle» qui menace son identité de dominant naturel et ébranle les repères du sexe fort. Si Jules Bois, auteur du roman qui porte ce titre est «féministe», les illustres pourfendeurs (Maupassant, France, Mirbeau etc) des émancipées attaquent en bataillons de plus en plus serrés depuis la fin du siècle. Argument suprême : elles vont tuer l’amour…
C comme corset
Les temps commencent à changer au tournant du siècle avec les critiques des hygiénistes, les campagnes pour la beauté naturelle des femmes, la vogue de sports comme la bicyclette, la gymnastique. Les corps se délient, s’allègent, Poiret supprime le corset de ses modèles. La mystique de la minceur apparaît. Des natalistes s’affolent : «Nous assistons à l’éclipse du ventre.»
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